Comptes rendus
World Trade Center
Quelques minutes après que le premier avion ait percuté la tour nord du World Trade Center, un groupe d'intervention policière est déployé sur les lieux afin d'aider à l'évacuation de la tour. L'unité de secours pénètre dans l'édifice qui peu de temps après s'effondre. Le film raconte comment les membres de cette unité tentent de survivre à l’effondrement des tours, alors qu’à l’extérieur des équipes de secouristes tentent de les atteindre et que leurs familles respectives sont envahies par l’angoisse de l’attente. Le film adopte essentiellement le point de vue de deux des vingt individus à avoir été secourus des décombres des tours jumelles, John McLaughlin et Will Jimeno.
11'09''01 - September 11
Onze courts métrages par onze cinéastes, offrant des réactions allant du trouble à l'indifférence, de la colère à l'inquiétude. C'est en vain que l'on cherche une perspective unique à l'intérieur de ce collectif de films portant sur les événements du 11 septembre 2001. Comme quoi chacun, en fonction de ses origines, y trouve quelque chose à gagner, ou à perdre.
Fahrenheit 9/11
Michael Moore présente, sur un ton humoristique, sa vision des événements ayant conduit aux attentats du 11 septembre 2001, et dresse un portrait des retombées socio-économiques et politiques de ceux-ci sur la nation américaine. Blâmant directement l’administration Bush, le documentariste élabore la thèse voulant que les attentats du 11 septembre 2001 doivent être imputés à l’incompétence et la négligence du 43e président américain. À travers une série d’entrevues avec des spécialistes en matière de contre-terrorisme, de politique et d’économie, Michael Moore soutient que les attentats du 11 septembre 2001 ont servi les intérêts de la famille Bush, en leur permettant d’exercer une emprise sur les pays pétroliers du Moyen-Orient – guerre contre l’Afghanistan et l’Irak –, tout en s’assurant de l’appui de la population américaine à travers une campagne de terreur.
Fahrenhype 9/11
Paru le 5 octobre 2004, FahrenHYPE 9/11 vise à déconstruire l'argumentaire négatif du film de Moore au sujet des politiques étrangères et de sécurité interne instaurées par le gouvernement Bush à la suite des attentats du 11 septembre. En ce sens, le film appartient à une mouvance de contre-offensive qui tient à débattre du bien-fondé des discours et des œuvres qui contestent notoirement les politiques républicaines.
Bons baisers de New York
Art Spiegelman relate dans ce petit livre, qui est aussi un passionnant catalogue de ses illustrations, sa participation comme dessinateur de 1993 à 2002 au New Yorker, « le plus distingué des magazines américains ». Le texte de Spiegelman narre les aléas d’une collaboration complexe, entre affrontements, estimes, brouilles, entre un dessinateur intransigeant et une non moins têtue rédactrice en chef, Tina Brown.
Le parcours de Spiegelman intrigue. Venu de la presse alternative, créateur de la revue de bandes dessinées Raw, prix Pulitzer avec Maus, un survivant raconte, Spiegelman raconte comment, influencé par Mad magazine, il se trouve confronté en tant qu'employé à une institution culturelle et politique qu’il veut modifier. Il n’aura de cesse pendant sa collaboration avec le New Yorker de tenter de transgresser les codes en vigueur dans ce temple du parfait bon goût journalistique. La plupart des dessins de couvertures publiés démontrent sans conteste son talent et un sens aigu de la provocation intelligente. Son talent culmine avec la couverture consacrée aux attentats du 11 septembre 2001.
Twin Towers
À l’image de quantité d'«émissions spéciales» et commémoratives que les chaînes télé américaines consacrent aux attentats du 11 septembre, Twin Towers est un documentaire à tendance édifiante qui cherche à rendre hommage au personnel des unités de secours qui essayaient de procéder à l'évacuation des tours du World Trade Center au moment de leur effondrement. En contraste avec leur nature tragique et déroutante, les attentats du 11 septembre ont rapidement avalisé quantité de récits et de témoignages — sauvetages héroïques ou improbables, témoignages d'altruisme, de compassion et de deuil, hommage aux secouristes disparus dans l'exercice de leur fonction — propres à présenter les retombées des attentats comme une victoire morale, comme le «révélateur de ce qu'il y a de mieux en Amérique», notamment pour les citoyens ordinaires qui s'y impliquèrent directement.
September 11th
L’œuvre tend vers l’abstraction. Elle dépeint ce qui peut apparaître comme un paysage, puisqu’on croit y distinguer un ciel, une terre. Mais la peinture reste floue et grise. Elle rappelle ce moment où les tours se sont effondrées et où la poussière et la cendre ont envahi la ville de New York, rendant la vision floue, l’identification de l’environnement presque impossible.
Engine Company 54 lost 15 men 9/11/01
Cette œuvre est un collage de nombreuses images et de textes découpés. L’œuvre est principalement divisée en quatre parties. La première, située en haut à gauche, montre quelques gratte-ciels illuminés sur un ciel de nuit. Des étoiles et un ange y ont été ajoutés. Sous cette première partie, un texte a été collé, qui se lit comme suit : « May the Choirs of Angels receive thee. And with Lazarus, once a beggar, mayest thou have eternal rest ».
La partie d’en haut à droite reproduit à échelle réduite quelques photographies des visages de quinze pompiers, à la manière d'une affiche commémorative. Sous ces photographies est collé le texte suivant : « May the angels lead thee into Paradise : at thy coming may the martyrs receive thee and bring thee into the holy city».
Curb your God
Reprenant l'expression "Curb your Dog", l’œuvre représente simplement les mots : Curb Your God en noir sur fond blanc. Le mot « curb » signifie ici : retenez, limitez, contenez votre dieu. De la part des Américains, cette phrase s’adresse directement à des gens d’une religion différente de la leur, et dans le contexte du 11 septembre, cette phrase s’adresse directement aux gens de religion musulmane. Elle déplace le contexte vers une guerre de religion, ce qui fut d’ailleurs présenté comme tel par certains Américains et qui mena, plus tard, à la guerre en Afghanistan. Ben Laden dira dans un de ses célèbres enregistrements qu’«Every Muslim must rise to defend his religion », chaque musulman doit se lever et pour défendre sa religion.
Voir cette citation et plus d’informations sur ce sujet dans The Rhetoric of Bush and bin Laden, par Bruce Lincoln, en ligne: www.press.uchicago.edu/Misc/Chicago/481921.html
Flight 93
Film réalisé en 2005 et diffusé une première fois le 30 janvier 2006 sur la chaîne américaine A & E, Flight 93 se veut la reconstitution des événements entourant l’échec du quatrième attentat, le matin du 11 septembre, dont la cible était la Maison Blanche. Il relate les réactions des passagers et leurs efforts pour mettre en échec la mission-suicide de leurs ravisseurs. Le film porte une attention particulière aux échanges téléphoniques entre certaines victimes et leurs proches, exploitant le potentiel mélodramatique de la situation. Contrairement à l’approche clinique de United 93 de Paul Greengrass, Flight 93 tend à employer des caractérisations types et des situations convenues pour atteindre la catharsis du spectateur. Les efforts de coordination et d’intervention entre les divers organismes de sécurité mobilisés ce jour-là ne constituent que l’arrière-plan d’une situation que le film présente essentiellement sous l’abord d’une grande tragédie humaine.
Je ne joue plus!
Here is New York: A Democracy of Photographs
Here is New York est né quelques jours après les attentats de septembre 2001: un photographe, Michael Shulan, a mis dans la vitrine d'un magasin vacant une photographie du World Trade Center. Des gens se sont arrêtés devant l'image, et devant l'intérêt qu'elle suscitait, Shulan, assisté d'un photographe (Gilles Peress) et d'une éditrice et curatrice (Alice Rose George), a entrepris la construction de la collection d'images. Issues autant de photographes que de simples témoins (adultes, enfants), les photographies ont été imprimées à l'aide d'imprimantes à jet d'encre puis accrochées dans la boutique vide. L'exposition, qui devait d'abord durer un seul mois, a pris tellement d'ampleur (tant par sa popularité que par l'ajout constant de photographies à la collection) qu'elle a duré plusieurs mois et été présentée dans plusieurs villes des États-Unis et à l'étranger.
Putain, c'est la guerre!
Poétique est un mot insuffisant pour caractériser la force corrosive et pétillante de Putain, c’est la guerre. Ce petit livre renouvelle le plaisir subversif et la richesse allusive de l’ironie dans un milieu social et idéologique américain qui en avait bien besoin à partir de 2001.
Un désordre américain
Le Géant de la grande tour
Que Dieu bénisse l'Amérique
Le 11 septembre 2001 dans une banlieue de Laval : entre les sacs de golf, le centre commercial, le restaurant chinois, la piscine creusée et le salon de coiffure, une poignée de voisins s'épient mutuellement, soupçonnant l'un d'entre eux d'être le mystérieux «alimenteur», un tueur en série qui assassine les prédateurs sexuels du quartier que répertorie une liste distribuée anonymement dans le secteur. Tandis que les attentats contre les tours du World Trade Center font la manchette des émissions de télé et de radio, les banlieusards ont d'autres comptes à régler : une femme soupçonne son mari d'être l'assassin, un homosexuel fomente la rupture de son couple, un paysagiste excentrique tente de comprendre le «message» derrière les agissements du tueur, une sexologue recyclée dans les téléphones érotiques invente des stratégies pathétiques pour trouver l'amour, le sergent-détective Maurice Ménard cherche à remonter le moral de son associé, en pleine dépression nerveuse. Pendant ce temps, Pierre St-Rock, un présumé pédophile récemment sorti de prison, tente d'échapper aux regards accusateurs de ses voisins, sans se douter que l'«alimenteur» est peut-être déjà à ses trousses.
Identification des schémas
Le Dernier beau jour
15 jours après le 11 septembre 2001, plusieurs personnes s’apprêtent à prendre le train de banlieue qui les conduira à New York. Mais de la gare de Riverside, un corps est aperçu dans le fleuve Hudson, le corps d’une femme décapitée. On découvre très vite qu’il s’agit de Sandi, une amie de Lynn. L’enquête devient un champ de réactions entre Barry, le mari de Lynn, dont la compagnie est par ailleurs en difficulté, Michael, ancien petit ami de Lynn devenu policier, la famille de Sandi, les relations de cette banlieue tranquille où tout semble basculer à cause du meurtre et des enjeux politiques des prochaines élections, le shérif étant noir dans une banlieue plutôt blanche.
Direct
Extrêmement fort et incroyablement près
XXe ciel.com
World Trade Angels
Samedi
Roman de l’après-11 septembre, Samedi dévoile l’ébranlement personnel, politique, social et affectif que l’effondrement des tours du World Trade Center peut provoquer chez une personne raisonnablement intégrée dont la vie familiale et professionnelle sont par ailleurs exempts de soucis majeurs. Le roman investit dans le détail les bouleversements induits par le 11 septembre dans la vie quotidienne, la psychologie individuelle, les relations entre les êtres. Centré sur une journée comme le Ulysse de Joyce, Samedi décrit les événements ordinaires d’une journée de congé, le samedi 15 février 2003, journée qui glisse peu à peu vers le cauchemar. De petits incidents surviennent dans la vie de Henry Perowne, neurochirurgien à Londres qui regarde la vie avec le louable souci de comprendre cette vie grâce à la logique scientifique, efficace, simple, répétitive, qui lui a permis de mener jusqu’à ce jour une vie heureuse et solide.
Périphériques
Serial eater
Le 11 septembre 2001, un homme dans un état fébrile et violent vient consulter un psychiatre. Le 14 septembre, Béatrice Belle d’Armentières, juge d’instruction, doit enquêter sur une série de crimes. Des femmes ont été assassinées à Paris et un ou plusieurs membres de leurs corps découverts dans des églises dans une mise en scène aussi blasphématoire que curieusement signifiante. La juge d’instruction fait appel à un « profileur » pour retracer le tueur. Celui-ci fascine la juge qui finit par succomber à son charme et à son mystère... Le profileur, typiquement professionnel, cherche partout et continuellement et à sa manière le criminel en utilisant les ressources de la kabbale et des grands textes bibliques (le Zohar, le Sepher Yetsira, la Bible et le Talmud). Machine à penser, personnage fragile et curieux, il témoigne d’une certaine sérénité dans sa vie érotique comme dans son enquête qui pourrait le rendre sympathique si l’écriture était plus travaillée. Le récit alterne les narrations de la juge, du psychiatre et du tueur.