Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre:
Nous avons déjà noté l’intérêt du traitement des livres jeunesse. La difficulté à représenter frontalement la barbarie du monde engendre des effets biaisés et favorise souvent une charge poétique qui adoucit la blessure et les tourments de l’événement. Ici, rien n’est directement représenté. L’allégorie est profonde et un travail explicatif de mise en contexte sera sans doute nécessaire pour les lecteurs les plus petits. La terreur est représentée des deux côtés avec la même impasse et des doses de malheur qui, si elles ne sont pas équivalentes, révèlent un monde de destruction anonyme et injuste.
Du côté de l’enfance, on voit se dessiner comme une logique initiale du mystère de la destruction : l’injustice, la mort anonyme, la destruction gratuite, la peur. Le refus. clairement énoncé à chaque fois, s’enrichit de solutions et d’un ou de plusieurs messages à vocation pédagogique. Ici, l’amitié, l’écologie, l’enseignement et même une critique de ceux qui préparent leur ruine eux-mêmes (le président), prennent tous leur place dans des propositions édifiantes. Une réflexion peut s’échafauder à partir de là, des questions viendront peut-être se poser et une conscience avertie peut naître.
On voit à l’œuvre un travail de déconstruction de l’événement afin d’en rendre perceptible les traits principaux. Ce travail didactique face aux commentaires des médias et à l’instantanéité des images propose certaines médiations intéressantes pour la compréhension. Ce faisant, cette approche dégage quelques traits essentiels, comme par exemple le grand silence de la terreur, qui sont un des aspects que le mythe de destruction, de sacrifice, de courage ou de lâcheté retiendra peut-être à propos du 11 septembre 2001.
Donner une citation marquante, s’il y a lieu:
Plus le géant lit des livres, plus il sent fort.
Dans son cœur, chaque page qui le touche est comme la feuille d’un arbre.
p.21
Les gens dorment. Peut-être qu’ils tremblent.
Le roi pense à sa guerre, La grosse pierre vise la plus haute tour, Thyl la voit arriver droit sur lui.
Il la reconnaît c’est encore la même.
p.25