17 novembre 2007

Here is New York: A Democracy of Photographs

Par Annie Dulong
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 
Image 1.png

Here is New York est né quelques jours après les attentats de septembre 2001: un photographe, Michael Shulan, a mis dans la vitrine d'un magasin vacant une photographie du World Trade Center. Des gens se sont arrêtés devant l'image, et devant l'intérêt qu'elle suscitait, Shulan, assisté d'un photographe (Gilles Peress) et d'une éditrice et curatrice (Alice Rose George), a entrepris la construction de la collection d'images. Issues autant de photographes que de simples témoins (adultes, enfants), les photographies ont été imprimées à l'aide d'imprimantes à jet d'encre puis accrochées dans la boutique vide. L'exposition, qui devait d'abord durer un seul mois, a pris tellement d'ampleur (tant par sa popularité que par l'ajout constant de photographies à la collection) qu'elle a duré plusieurs mois et été présentée dans plusieurs villes des États-Unis et à l'étranger.

Le livre regroupe environ 1000 des quelques 5000 images réunies par le projet Here is New York. Les éditeurs ont fait le choix de ne pas présenter les photographies en ordre chronologique, de telle sorte qu'il y a, dans l'ouvrage séparé en quatre parties, des retours constants aux différentes étapes: les tours avant les attentats, les impacts des avions, la chute des tours, les visages des témoins dans les rues, l'accumulation des débris et de la cendre, la fuite des témoins pendant l'effondrement des tours, les messages laissés sur les murs, les avis de recherche, etc. Les photographies de la première partie sont en noir en blanc. Plusieurs des images semblent jouer sur l'incrédulité éprouvées par les témoins. Le noir et blanc ajoute une texture à la poussière, à la cendre et aux débris dans lesquels se trouvent les personnages. Les photographies de la seconde partie, en couleur cette fois, ont quelque chose de cru: plusieurs images présentent des corps blessés, en sang, et il y a même, à la page 264, les lambeaux d'une jambe de femme. Il y a dans les photographies de cette partie une progression dans la destruction, de la distance d'un regard loin des tours aux gens qui marchent dans la poussière et les débris. La vulnérabilité et le découragement des témoins mais aussi des secouristes marquent ces images. Le thème de la troisième partie semble être la cendre: messages sur les murs, épaisseur des débris dans les rues, traces des effondrements dans les objets abandonnés (fruits, vêtements, photographies, etc.). La quatrième partie est axée sur les héros: pompiers, policiers, secouristes. Il y a dans cette partie une profusion de drapeaux et de messages sur le courage et la victoire prochaine des États-Unis. Ces images, en bref, représentent un portrait de l'Amérique unie devant l'adversité.

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 
Recueil d'environ 1000 photographies.
Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 
Photographies, précédées d'un commentaire de Michael Shulan sur l'origine et la progression du projet.