18 octobre 2007

Que Dieu bénisse l'Amérique

Par Jean-Philippe Gravel
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 
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Le 11 septembre 2001 dans une banlieue de Laval : entre les sacs de golf, le centre commercial, le restaurant chinois, la piscine creusée et le salon de coiffure, une poignée de voisins s'épient mutuellement, soupçonnant l'un d'entre eux d'être le mystérieux «alimenteur», un tueur en série qui assassine les prédateurs sexuels du quartier que répertorie une liste distribuée anonymement dans le secteur. Tandis que les attentats contre les tours du World Trade Center font la manchette des émissions de télé et de radio, les banlieusards ont d'autres comptes à régler : une femme soupçonne son mari d'être l'assassin, un homosexuel fomente la rupture de son couple, un paysagiste excentrique tente de comprendre le «message» derrière les agissements du tueur, une sexologue recyclée dans les téléphones érotiques invente des stratégies pathétiques pour trouver l'amour, le sergent-détective Maurice Ménard cherche à remonter le moral de son associé, en pleine dépression nerveuse. Pendant ce temps, Pierre St-Rock, un présumé pédophile récemment sorti de prison, tente d'échapper aux regards accusateurs de ses voisins, sans se douter que l'«alimenteur» est peut-être déjà à ses trousses.

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 

Long-métrage de fiction. En surface, l'intrigue suit une trame policière qui sert surtout à donner à voir les bizarreries de comportement d'une poignée d'individus, bizarreries qui contrastent avec la façade de conformité et de consumérisme étouffants projetée par leur environnement.

Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 

Film choral à six protagonistes. Le récit est présenté comme un long flashback, introduit au début et à la fin par la narration de Maurice Ménard (Gildor Roy). Mais le récit en lui-même suit avec une attention assez égale les six protagonistes sans marquer la subjectivité des points de vue, donc sans avoir recours à la caméra subjective, procédé que Robert Morin pratique couramment par ailleurs (Requiem pour un beau sans-cœur, Yes Sir! Madame..., Le voleur vit en enfer).