28 novembre 2007

Fahrenheit 9/11

Par Marc-André Noël
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 
Fahrenheit 9:11.png

Michael Moore présente, sur un ton humoristique, sa vision des événements ayant conduit aux attentats du 11 septembre 2001, et dresse un portrait des retombées socio-économiques et politiques de ceux-ci sur la nation américaine. Blâmant directement l’administration Bush, le documentariste élabore la thèse voulant que les attentats du 11 septembre 2001 doivent être imputés à l’incompétence et la négligence du 43e président américain. À travers une série d’entrevues avec des spécialistes en matière de contre-terrorisme, de politique et d’économie, Michael Moore soutient que les attentats du 11 septembre 2001 ont servi les intérêts de la famille Bush, en leur permettant d’exercer une emprise sur les pays pétroliers du Moyen-Orient – guerre contre l’Afghanistan et l’Irak –, tout en s’assurant de l’appui de la population américaine à travers une campagne de terreur.  

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 
Film documentaire.
Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 

Le film est riche en ce qu’il exploite chacune des matières d’expression cinématographique, soit l’image : film, vidéo, photos (les terroristes et les victimes), images traitées numériquement (The Magnificent Seven pour le segment sur la guerre en Afghanistan); les bruits (dans la « reconstitution » de l’attentat contre les tours jumelles), les dialogues (entrevues « sérieuses » avec les spécialistes (ex-agent du FBI, membre du congrès américain, journaliste), entretiens « empathiques » avec des victimes de l’attentat contre le World Trade Center (épouses de personnes disparues, mère d'un soldat mort en Irak), entretiens avec des gens sans implication directe et immédiate avec les attentats (des jeunes sur le point de s’enrôler dans l’armée); mentions écrites (documents officiels falsifiés, articles de journaux, sous-titres venant contredire les propos d’une personne interviewée); musique originale empathique et musique populaire. Il y a d’abord une narration en voix-off (parole texte) qui commente les images de manière humoristique, et qui correspond au point de vue de Michael Moore. Malgré la polyphonie de l’œuvre — extraits de bulletins de nouvelles, de reportages télévisés (discours du président Bush, du sénat, «vox populi», etc.), de vidéos d’archives montées en séquence The Coallition of the Willing, etc. —, c’est la vision du documentariste ressort du lot.