Comptes rendus
Lendemains de terreur
Why We Fight
Prenant pour fil directeur le discours d'adieu à la présidence de Dwight Eisenhower, qui invitait à la vigilance concernant l'essor inquiétant du complexe militaro-industriel aux États-Unis au lendemain de la seconde guerre mondiale, Why We Fight tente d'examiner comment, dans un climat post-11 septembre, le complexe militaro-industriel est parvenu à étendre son influence dans toutes les sphères de la vie américaine de même que dans les visées impérialistes de sa politique étrangère. Ce faisant, le cinéaste appuie la thèse selon laquelle les guerres qu'ont menées les États-Unis à l'étranger depuis 60 ans (guerre de Corée, guerre du Viêt-Nam, guerres en Irak) ont été davantage motivées par le profit de puissants intérêts privés que par la défense des valeurs démocratiques.
« Les Mutants » in Vous ne me connaissez pas
Ce livre est composé de 19 nouvelles. Une seule traite du 11 septembre, « Les mutants », nouvelle initialement parue dans sa version originale dans The Observer (Grande-Bretagne) et dans Fiction. Une jeune femme, « une belle jeune femme rêveuse » du Midwest, archétype de la femme américaine jeune, bourgeoise, à l’éducation irréprochable, semblant sortir tout droit d’un magazine moderne mais bien pensant, à la vie heureuse, au bonheur parfait, aimée et chérie habite dans le bas de Manhattan dans une tour (l’auteur dit « un nid d’aigle ») réservée à l’élite de la ville et du pays. Après le départ de son fiancé, seule, elle part faire une course lorsqu’elle aperçoit un avion de ligne qui vole anormalement bas, avant d’entendre une explosion gigantesque. Paniquée, elle court vers son appartement comme vers un refuge où elle pourrait être protégée, en sécurité. Mais c’est au contraire dans ce sanctuaire qui va devenir une antre à la sécurité douteuse que cette belle jeune femme va être obligée de réapprendre à survivre, totalement seule, assaillie par un épais nuage de poussière et de cendres, en découvrant ce que peut être une solitude totale.
Nine Eleven
Le jour de mon retour sur terre
La Jubilation des hasards
Eugenio Tramonti est journaliste dans la région marseillaise, mais il se définit aussi comme un « écrivain négatif » après avoir renoncé à l’écriture. Mariana est sa compagne, Choisy-Legrand son patron. Shoshana Stevens, vieille dame, modeste, gentille, à la limite effacée, lui rend un jour visite pour lui expliquer que le père de Eugenio, père mythique, guide en montagne emporté par une avalanche lorsque Eugenio était très jeune, est vivant, réincarné dans un bébé à New York. Curieusement, Eugenio décide de la croire. Le récit peut alors commencer à spiraler, repoussant sans cesse l’échéance, c'est-à-dire la rencontre entre Eugenio et le bébé et ainsi l’éventuelle reconnaissance. La première partie du récit décrit la rencontre avec Shoshana Stevens : les questions de Eugenio, la révélation d’un détail biographique que seul Eugenio connaît qui emporte sa décision, les affirmations étranges de Shoshana. La vieille dame possède l’étrange faculté d'entrer en contact avec les morts parce que « les morts deviennent des consciences sans corps ».
Caveaux funestes
Lors d’une soirée mondaine au Metropolitan Museum of Art de New York à laquelle Alexandra Cooper, adjointe au procureur, assiste, on découvre dans un sarcophage égyptien le corps d’une jeune assistante du musée, Katrina Grooten. Comme l'exposition en cours est une exposition conjointe du Metropolitan Museum of Art et de l'American Museum of Natural History, commence alors une enquête auprès du personnel administratif des deux institutions.
Le Passage des ombres
Passage des ombres est le récit de la confrontation entre trois êtres ayant chacun perdu une personne chère dans des circonstances culpabilisantes: la femme de William Barber, historien américain, est morte dans les attentats du World Trade Center, l'enfant de Guillaume Barbier (notez la conformité des deux noms) est mort accidentellement et enfin le mari volage d'Élise, amie d’enfance de Guillaume, est mort en Thaïlande. Chassé-croisé ponctué par l’amour de la musique — ils sont tous trois musiciens — le roman évoque les difficultés de chacun à se retrouver soi-même ou face aux autres, dans une évolution douce et lente, ponctuée par la musique et leurs répétitions communes. Le roman se passe dans la Drôme, dans le village de Malemort, principalement dans la maison prêtée par Guillaume à William. Peu à peu, le récit passe insensiblement des termes du roman psychologique à ceux d’une enquête policière liée à l’imagination de William et de Guillaume face à Élise et à leurs passés.
Dieu est mon copilote : La Bible, le Coran et le 11 septembre
Ce petit livre est un essai critique sur le concept de Dieu dans les trois grandes religions monothéistes en regard des attentats du 11 septembre 2001 et des accusations formulées à l'encontre des kamikazes et de l'extrémisme de leurs convictions religieuses. L’auteur place l'islam, le christianisme et le judaïsme sur le même plan avec force exemples où interviennent, de manière constante, l'étonnante distorsion entre un message salvateur et l'appel ou le rappel de comportements barbares encouragés par les textes ou les prophètes. Tirés de la Bible des chrétiens (Ancien et Nouveau Testament) et du Coran ou de l'actualité immédiate, ces exemples définissent le champ d'action du religieux et justifient la guerre, l'élimination des ennemis, l'humiliation des vaincus, l'inégalité femme/homme.Ce livre tente ainsi d'expliquer l'arrière-plan théologique des croyances radicales qui guident les guerres au nom des religions en invoquant une expansion de la Foi qui chevauche étroitement le châtiment des profanes et des incroyants.
Face to face
Face to Face est un projet réalisé à la suite des événements du 11 septembre. On y explore ce que c’est que d’être américain tout en ayant le «visage de l’ennemi». L’œuvre présente un parallèle entre la réalité des Américains d’origine arabe aux lendemains du 11 septembre et la réalité des Américains d’origine japonaise après les événements de Pearl Harbor. La partie principale de l’œuvre, qui s’intitule «Stories», est composée de témoignages d’Américains d’origines japonaise et arabe. À travers des anecdotes ou des moments de leur vie, ces hommes et ces femmes racontent la discrimination, la violence, le racisme, les préjugés, la solitude et la peur qu’ils ont vécu à la suite des deux tragédies. Les extraits sont organisés selon sept thèmes : "Fear", "Never Again", "Identity", "Being American", "FBI Investigation", "Aftermath", "Internment", "Anger" et "12.7.41 & 9.11.01".
Le Troisième Frère
Le 11e jour
Les moines dans la tour
Les moines dans la tour raconte l’histoire de deux personnages, un architecte et un écrivain qui écrit l'histoire de l'architecte. Le 11 septembre 2001, l’architecte apprend qu’il est atteint d’un cancer incurable. Il décide de partir en voyage, en auto, à New York. En route, un ami d’enfance lui téléphone pour lui demander de dessiner une tour en mémoire des moines trappistes, qui se seraient installés dans leur village natal. Peu après, il entend à la radio que les tours jumelles du World Trade Center viennent de s’effondrer suite à une attaque terroriste.
Les événements du 11 septembre 2001 vont bouleverser l’écrivain au point où il cesse complètement d’écrire l’histoire de cet architecte atteint d’un cancer.
Journal d'une année à part : 11 septembre 2001 - 2002
Le livre se présente comme un journal de bord du 11 septembre 2001 au 11 septembre 2002. Journaliste pour Canal +, pourvue d’impressionnants moyens financiers (appartement dans le bas Manhattan à deux pas du World Trade Center, déplacements incessants dans le monde, accès aux lieux de pouvoir), l’auteure est constamment aux premières loges de l’actualité. Chambre d’écho du monde médiatique (la plupart de ses amis sont journalistes télé ou photographes de presse), ce journal retrace le quotidien dans l’après-11 septembre, observe les réactions du pays, sombre parfois dans une certaine commisération, fait un inventaire des réactions très diverses ayant toutes comme centre le 11 septembre.