21 août 2007

Lendemains de terreur

Par Patrick Tillard
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 
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L’action se passe un an après le 11 septembre. Un homme, Peter Shevlin, a tout perdu, femme et enfants, dans les attentats. Pour lui la ville de New York est responsable de cette immense perte et donc coupable. Il faut la punir. Commencent une série de meurtres inexpliqués. Un écrivain moyen se trouve impliqué dans les meurtres, puis accusé de l’un d’eux. De nombreux personnages gravitent autour de l’entropie provoquée par les meurtres, eux-mêmes continuation des attentats du 11 septembre, meurtres qui frappent de façon presque aléatoire certains quartiers de New York. Victime d’une quête sans espoir, le meurtrier est assez rapidement identifié et, l’apprenant, se terre sur un bateau. La police ne le retrouve pas et le type de narration choisi par l’auteur laisse à penser que ce n’est pas vraiment le plus important. Là où chacun des personnages vit dans un monde à part, les rencontres sont rares et c’est vers une rencontre que l’auteur finit par nous mener. L’administration et la police quant à elles font leur travail dans un mélange d’indifférence et de curiosité sans pertinence morale. Parmi la galerie de personnages, une femme, Susan Pomerance, gérante d’une galerie « d’art marginal », et l’écrivain John Blair Creighton émergent nettement de cette narration longue et complexe. Susan Pomerance entreprend d’aller au bout de ses fantasmes sexuels avec l’ancien chef de la police de N.Y., lui-même en pleine déroute psychologique et qui se révèle un esprit libre. La série de meurtres paraît à partir de là un prétexte qui permet d’explorer divers caractères — immoraux selon les canons en usage, c'est-à-dire non politiquement corrects— et des fonctions sociales (avocats, policiers, écrivains, galeriste, agent littéraire, etc.) dans un New York apparemment préoccupé seulement d’immédiateté, de satisfaction instantanée, de vécu immédiat depuis les attentats de 2001. Entre les commentaires sur le monde de l’édition américaine, le bluff et le métier des agents littéraires, les pratiques sado-masochistes et autres explorations sexuelles, Lendemains de terreur parvient à rendre attachants et proches le désarroi et l’attente sans fin des personnages.
Précision sur la forme adoptée ou le genre: 
Roman policier.
Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 
Narrateurs multiples.