4 juillet 2007

Caveaux funestes

Par Patrick Tillard
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 
Caveaux funestes image.png

Lors d’une soirée mondaine au Metropolitan Museum of Art de New York à laquelle Alexandra Cooper, adjointe au procureur, assiste, on découvre dans un sarcophage égyptien le corps d’une jeune assistante du musée, Katrina Grooten. Comme l'exposition en cours est une exposition conjointe du Metropolitan Museum of Art et de l'American Museum of Natural History, commence alors une enquête auprès du personnel administratif des deux institutions.

L’intrigue permet à l’auteure d’explorer les sous-sols des deux musées, de décrire les politiques (contestables) d’acquisition des oeuvres, d’explorer la législation muséale passée et récente, de décrire les trésors des musées et d’expliquer comment de grands aventuriers ou des hommes politiques célèbres ont pu constituer, sur le dos des populations locales ou en massacrant allègrement les espèces, des collections immenses, et maintenant inexploitées. Ces collections sont en effet laissées en l’état dans des salles et peu exploitées. Elles constituent des fonds prestigieux dédiés à la recherche. C’est donc parmi les chercheurs et les responsables des départements que l’enquête va progresser d'une manière littérairement assez classique.

Cette enquête est entrecoupée de descriptions de situations juridiques ou d’enquêtes à différents stades sur des crimes sexuels dont Alexandra Cooper a la charge. Le propos du roman est donc aussi de montrer le quotidien d’une enquêteuse et de son équipe, les rivalités de département comme les difficultés légales ou psychologiques sur lesquelles butent les enquêtes en cours.

La « couleur » un peu british et XIX e siècle de l’ouvrage en ce qui concerne les musées, ou les anecdotes quotidiennes dans le cadre du vécu de la procureure, sont très bien documentées et vivantes. On suit moins bien l’enquête qui passe de rebondissements en rebondissements, en abandonnant au fil des épisodes des personnages essentiels au profit d’une narration qui respire parfois l’artifice.

Sans révéler la chute, il est possible de dire qu'Alexandra Cooper et ses deux adjoints, Mike Chapman (Blanc, vulgaire, macho, prêt à tirer sur tout ce qui bouge, mais blessé au coeur par le 11 septembre) et Mercer Wallace (Noir, intelligent, raffiné, attentif, négociateur dans les prises d’otage) vont traquer et finir par arrêter le tueur grâce à Clémentine Qisukqut, Inuite du Groenland qui s'identifie davantage à la culture britannique qu'à ses origines inuites (et qui rappelle, peut-être, la solidarité politique entre les États-Unis et la Grande-Bretagne).

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 
Roman policier.
Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 
Narration au « je », narrateur unique.