10 juillet 2007

« Les Mutants » in Vous ne me connaissez pas

Par Patrick Tillard
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 
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Ce livre est composé de 19 nouvelles. Une seule traite du 11 septembre, « Les mutants », nouvelle initialement parue dans sa version originale dans The Observer (Grande-Bretagne) et dans Fiction. Une jeune femme, « une belle jeune femme rêveuse » du Midwest, archétype de la femme américaine jeune, bourgeoise, à l’éducation irréprochable, semblant sortir tout droit d’un magazine moderne mais bien pensant, à la vie heureuse, au bonheur parfait, aimée et chérie habite dans le bas de Manhattan dans une tour (l’auteur dit « un nid d’aigle ») réservée à l’élite de la ville et du pays. Après le départ de son fiancé, seule, elle part faire une course lorsqu’elle aperçoit un avion de ligne qui vole anormalement bas, avant d’entendre une explosion gigantesque. Paniquée, elle court vers son appartement comme vers un refuge où elle pourrait être protégée, en sécurité. Mais c’est au contraire dans ce sanctuaire qui va devenir une antre à la sécurité douteuse que cette belle jeune femme va être obligée de réapprendre à survivre, totalement seule, assaillie par un épais nuage de poussière et de cendres, en découvrant ce que peut être une solitude totale. Téléphone muet, radio silencieuse, électricité absente, elle oscille entre un retour à l’animalité et les gestes que lui dicte son instinct de survie. Sans rien savoir de ce qui s’était réellement passé, imaginant une attaque brutale, puis une guerre chimique ou un incendie, ou pire encore l’enfer répandu sur la terre, la ville de New York rasée, brûlée, elle se transforme peu à peu pendant les quelques heures que vont durer son enfermement dans son appartement. Elle sait qu’elle se transforme en autre chose que cette jeune femme sereine et innocente du matin même. Quelqu’un est en train de naître, d’apparaître, « une mutante préparée à survivre ». Afin de laisser une trace dans cette nuit qui s’éternise et qu’elle ne parvient pas à déchiffrer, elle allume quelques bougies sur les appuis des fenêtres. Alors, dans la pénombre permanente des cendres et des tourbillons de poussière, elle aperçoit en face, dans d’autres immeubles, les lueurs tremblotantes de quelques bougies qui répondent.

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 
Recueil de nouvelles.
Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 
Narration à la troisième personne du singulier.