1 décembre 2007

World Trade Angels, de Fabrice Colin et Laurent Cilluffo

Par Patrick Tillard

 Dans cette bande dessinée, le traitement de l’illustration, froid et quasi mécanique, donne paradoxalement à la perte de repères subie par son héros, Stanley Miller, une grande proximité émotive. Placé du côté de ceux qui ont perdu un ou plusieurs proches, ce récit permet d’approcher l’au-delà de la perte, de dessiner les dommages de ce qui s’est perdu à jamais le 11 septembre 2001 lorsqu’un être aimé disparaît.

Coincé dans le labyrinthe de souvenirs qui le déportent vers ceux qu’il a perdus, Stanley, de dérivation en dérivation, perd son travail, perd son appartement, puis se clochardise. Le traumatisme est impossible à dépasser. Il lui faut devenir ange lui-même afin de rejoindre le passé et ceux qui l’habiteront toujours. Devant le pont de Brooklyn, les abscisses se mêlent, s’enchevêtrent jusqu’à tracer une ligne d’horizon. C’est sur cette ligne que Stanley Middle pose ses pas, court, côtoie l’abîme.

Pour voir le compte rendu: http://lmp.uqam.ca/compte-rendu/143

Bibliographie: 
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