Aucun des personnages principaux n'est affecté de façon directe par les événements du 11 septembre. Par contre, comme ils travaillent tous pour un département du gouvernement chargé de la sécurité de la nation, ils se trouvent mêlés de près aux conséquences des attaques.
Le personnage de Darcy St. James est la métaphore de la réponse patriotique. En effet, elle aurait pu choisir de rester en marge et de profiter de sa retraite en laissant à d'autres le soin de punir les coupables. Mais parce que des citoyens sont morts, parce que des collègues ont été la cible d'attaques, elle décide de rejoindre l'effort de guerre.
Sam «Cougar» Houston représente plutôt une réponse militaire. Son raisonnement éthique est simple et manichéen : le monde est séparé entre les bons et les méchants. Dieu lui ayant donné la force de combattre le mal, il ne montre aucune hésitation en ce sens. À l'image de sa foi, sa résolution à punir les coupables est monolithique.
L'entité sans visage de l'Ennemi de la Nation est cristallisée sous les traits de Luther Genault, un espion tchécoslovaque du temps de la Guerre froide, réformé en spéculateur boursier. Il se sert de sa fortune pour commanditer des attentats terroristes (dont celui du 11 septembre), profitant ensuite de la débandade des marchés boursiers pour accroître son pécule. S'il constitue un ennemi si probant, c'est parce qu'il joue sur l'ambivalence proximité/éloignement : éloignement par la nationalité; proximité par sa connexion à l'économie américaine via les marchés boursiers.
Le roman superpose les points de vue individuels au contexte politique américain post-11 septembre. Les quêtes personnelles y trouvent non seulement un théâtre, mais s'y font la métaphore d'une vision manichéenne unilatéralement américaine du conflit.