21 janvier 2010

Phase One After Zero

Par Benjamin Mayo-Martin
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 

Et si Timothy McVeigh avait fui les lieux de l'attentat d'Oklahoma City pour se réfugier au Canada, aidé par un réseau terroriste fidèle aux davidiens décimés au siège de Waco, que serait-il advenu de cet ex-marine? Aurait-il poursuivi sa guerre contre le gouvernement américain par l’entremise d'autres réseaux terroristes? Aurait-il participé aux attaques du 11 septembre? Se serait-il repenti et aurait-il cherché à sauver New York des attaques terroristes? Était-il un extraterrestre originaire de Vegha 77 envoyé sur terre pour préserver la paix?

Ce sont là les questions que pose Vladimir Chernozemsky dans son roman Phase One After Zero. Le roman admet d’emblée l’hypothèse selon laquelle une multiplicité de mondes évoluent en parallèle. Ce roman serait dès lors un univers dont les prémisses sont prélevées dans les journaux à potins de notre réalité.

Le principal protagoniste du récit, l’alter ego de Timothy McVeigh, baptisé Gregory MacPherson, échappe à la police fédérale américaine suite à l’explosion d’un bâtiment d'Oklahoma City. Il se réfugie à Hamilton où il rencontre une adolescente dont il s’éprend puis passe par Montréal où il s’acoquine avec la mafia locale avant d’être catapulté par avion cargo au Moyen-Orient. À Beyrouth, il rencontre Abdulah Atta (l’alter ego de Mohamed Atta) qui, après lui avoir fait goûter au luxe et à la luxure, l’embrigade. S’ensuivent de nombreuses péripéties plus invraisemblables les unes que les autres : MacPherson rencontre ben Laden en Afghanistan, il participe à des partouzes à Karachi tout en maintenant le contact avec Lydia, l’adolescente canadienne. Il devient instructeur pour Al-Qaeda, il se convertit à l’Islam, entre dans le cercle des intimes d’Oussama ben Laden et apprend à piloter des avions Cessna en Floride avant de créer une diversion au WTC en déclenchant l’alarme trois jours avant l’attaque prévue sur les tours jumelles le 11 septembre.

Ultimement, l’alter ego de Timothy McVeigh sauve New York du désastre en avertissant in extremis le FBI des attaques imminentes dirigées contre les deux tours par le biais d’un lien télépathique avec sa dulcinée devenue délatrice. Il détourne un avion au-dessus de la Pennsylvannie pour le compte de Abu Atta avant d’avertir Cliff, l’agent du FBI sur lequel la narration alternée focalise de temps à autres, et de se sacrifier pour le bien des Américains en aidant à l'écrasement de l'avion.

L’écriture y est mécanique et le schéma actantiel répond au modèle classique du suspense. La part du didactisme y est grande et laisse peu de place à l’interprétation. Les dialogues du roman sont pauvres et les personnages y sont d’une simplicité déconcertante. Un exercice de leitmotiv laisse transpirer une morale naïve: la phrase « evil is fighting evil » revient sans cesse; ce sont les bons qui gagnent, aidés du méchant MacPherson.

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 

Le roman se présente comme un roman de science-fiction des années soixante-dix (voir la photo de la couverture).

Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 

La narration, ultérieure aux événements, se fait à focalisation interne variable et à quelques reprises elle adopte la posture omnisciente. Le discours rapporté domine tout le récit.