25 mars 2008

Mardi 11 septembre

Par Joël Mak dit Mack
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 
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Henrik Rehr, dessinateur de BD, habite à un bloc et demi du World Trade Center. Ce mardi 11 septembre 2001, il dit au revoir à son fils qui va à l'école publique et à sa femme qui travaille à l'extérieur pendant qu'il garde le petit dernier. C'est alors qu'un bruit gigantesque retentit, il est 8h48. En regardant par sa fenêtre, il découvre des volutes de fumée autour des bâtiments, il allume la télévision pour apprendre le crash d'un avion sur la première tour. Les informations paraissent confuses et les commentaires des journalistes imprécis, personne ne parle d'attentat. Il est inquiet pour sa femme qui ne doit pas être encore arrivée à son travail. Il observe les premiers attroupements sur l'esplanade, des badauds regardant l'énorme incendie. Soudain, un autre vrombissement résonne bientôt. Le deuxième avion vient de percuter l'autre tour, la télévision distille des commentaires qui cette fois-ci indiquent la piste terroriste. Rapidement, tout s'enchaîne. Une des deux tours s'effondre, un épais nuage obscurcit le ciel, ensevelit le quartier sous un déluge de poussière, les médias diffusent un message ordonnant aux résidents de quitter le centre ville. Henrik et son plus jeune fils quittent l'appartement. Peu à peu l'immeuble est évacué alors que la seconde tour s'effondre également. Ils sont pris en charge par les secours à l'extérieur, jusqu'à la rivière qu'ils traversent à l’aide des vedettes fluviales. De l'autre côté de la rive, Henrik cherche par tous les moyens à obtenir des informations sur son fils aîné resté dans son école, à proximité de la zone dangereuse. Sans téléphone portable, il est obligé de demander à des passants de lui prêter le leur, il croise des regards familiers alors que l'exode se poursuit, par bus, jusqu'à une caserne à Jersey city. C'est là, finalement, qu'il apprendra que l'école de Dylan a été évacuée et que son fils a rejoint sa mère. La petite famille est de nouveau réunie mais ne peut rentrer à son domicile situé dans une zone de quarantaine. Ils seront hébergés par des amis pour la nuit. Les jours suivants sont consacrés à rassembler quelques affaires récupérées chez eux sous le contrôle des autorités. Pendant trois mois et demi, ils devront vivre dans un taudis infesté de rats puis une chambre d'hôtel bruyante près d'un chantier imposant. L'auteur se met à marcher à travers les rues de Manhattan, à arpenter les paysages familiers, à contempler l'activité incessante des habitants de New York. La petite famille retourne finalement dans son domicile et tout parait reprendre le cours normal des choses. Peut-être Henrik regarde-t-il plus souvent par la fenêtre, le regard posé à l'endroit d'où s'élevaient les tours jumelles. Femme et enfants reprennent leurs habitudes mais une fêlure discrète et permanente les habite désormais, tous, définitivement... 

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 

Bande dessinée noir et blanc. Couverture: fond rouge sur lequel se détachent les tours. Dessin épuré en noir.

Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 

Il s’agit d’une forme autobiographique, d'un monologue intérieur à travers lequel Henrik Rehr, narrateur unique, distille peu à peu sa vision personnelle du déroulement de cette journée, de ce quotidien soudain confronté à l’irruption brutale de l’histoire.