Le discours du narrateur sur les événements du 11 septembre est métissé, tout comme ses origines. Né d'un père algérien et d'une mère française, élevé en territoire français, il est bien positionné pour évoquer les deux côtés de la médaille. Du côté de ses racines, il y a bien sûr l'Algérie, l'islam, le respect des traditions, le respect de son père, mais aussi la banlieue, l'aliénation et l'impossible intégration. Du côté français, il y a la consommation, le «star-système», la sexualité, la bourgeoisie. En appartenant en partie aux deux cultures, le point de vue qu'il adopte n'est pas la ligne médiane, mais un syncrétisme des deux extrêmes, comme dans l'extrait suivant :« Moi je considère on est tous des frères et je vois pas pourquoi on peut pas se vanner pareil. Par exemple Salman Rushdie il se moque du Prophète moi je le comprends, d'un autre côté il faut comprendre aussi les jeunes musulmans qui s'expriment en faisant des rodéos avec des avions volés, même si après ils pourraient éviter de les garer à l'étage, c'est vrai, en même temps va trouver une place de Boeing à Manhattan en plein mois de septembre. » (p. 26-27)En rajoutant une bonne dose d'humour noir, il finit par complètement (et volontairement) brouiller les pistes quand à la véritable opinion du personnage. En ce sens, malgré la forme très personnelle de son discours, il exprime plutôt un contexte politique dans son entier, avec ses contradictions, ses paradoxes, ses luttes d'influence, ses problèmes sociaux, son métissage, etc.