29 novembre 2007

Tuez-les tous

Par Patrick Tillard
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 
Tuez-les tous.png

Dernière journée, dernière nuit, dernières pensées, dernières rencontres de Seif El Islam, un des terroristes qui vont détruire les tours du World Trade Center en utilisant des avions de ligne comme des missiles. Le lecteur erre dans les pensées chaotiques, déprimées ou exaltées mais jamais apaisées de ce narrateur condamné à la destruction. Celui-ci ne correspond pas au portrait type du fanatique religieux nihiliste, prêt à faire sauter le monde avec lui, véhiculé par les médias occidentaux. Le portrait entend plutôt montrer un homme qui n’est pas croyant, voire presque hérétique, un universitaire lucide tenté par l’intégration à l’occidental, devenu un émigré aux illusions broyées, aculé par le racisme ordinaire et la succession de ses échecs intimes à la spirale de l’endoctrinement et du combat en Afghanistan. Psychologie torturée qui accepte mal la simplification théologique du bien et du mal, sentiments complexes et inassouvis d’une exaspération qui reconnaît la dimension factice et la fausse unité de son combat, figure insaisissable d’une nature capable de globaliser mais plus de refuser l’échéance: Seif El Islam semble toujours fuyant, obsédé par La Femme et la nostalgie du père et de quelques moments heureux en Andalousie. L’auteur tente également de montrer la profonde contradiction entre les textes du Coran et l’action envisagée, comme vengeance et punition des impies, entreprise au nom de la Umma, la communauté des croyants, le Coran, abondamment cité, ne justifiant nullement la destruction d’innocents. Le destin personnel de Seif El Islam se réduit à un irrationnel engagement impossible à renier, à une tricherie avec lui-même qui le conduit à son inéluctable désintégration dans les tours.

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 
Roman.
Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 
Un narrateur au discours rapporté indirect.