22 janvier 2009

The Futurist

Par Benjamin Mayo-Martin
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 

Au lendemain d’une rupture amoureuse, David Yates, futuriste de profession, s’envole vers l’Afrique du Sud pour aller participer à la Futureworld Conference. Arrivé sur place, il est immédiatement pris en charge par les principaux commanditaires de l’événement. Le lecteur est alors convié à une vie de stars qui côtoie les plus démunis. C’est dans cette atmosphère morose que Yates se met à réfléchir sur son rôle dans ce monde où la loi du plus riche dicte le mode de vie de chacun. Après s’être réfugié dans les méandres de la boisson deux jours entiers et avoir rédigé son discours sous la dictature d’un mal de tête carabiné, Yates va à l’encontre de toutes les attentes en émettant des critiques virulentes envers ses employeurs et ses collègues lors de la cérémonie d'ouverture de la conférence internationale.

Plutôt que de sonner la fin de sa carrière, comme il l'espérait, son discours amène deux hommes, Johnson et Johnson, à lui offrir un emploi à la solde d'un groupe de pression mystérieux qui lui demande un état des lieux de la perception qu'a la population mondiale des Américains. Après maintes tergiversations, Yates accepte les billets d'avion et les cartes de crédit illimité qui lui permettront de parcourir le monde à la recherche de réponses.

La mission que poursuit Yates donne dès lors lieu à de nombreuses anecdotes. Par exemple: il assiste à un attentat antiaméricain à Milan, il se fait menacer par un mystérieux correspondant ayant comme pseudonyme Nostradamus ou encore il s'amourache d'une escorte de luxe qu'il enlève des mains de ses maquereaux. Finalement, c’est à Bas’ar, capitale d’un État fictif du Moyen-Orient qui ressemble à s’y méprendre au Bagdad de 2005, que Yates échappe à une tentative d’assassinat d’une milice armée sous le contrôle d’un service de sécurité américain.

La seule mention des attaques sur les tours jumelles est en relation directe avec la rupture de Yates qui est fondatrice de la trame du récit, tout comme les événements du 11 septembre sont fondateurs de la situation géopolitique décrite dans le roman. À travers des réflexions pessimistes sur l’état actuel du monde, Othmer, par son ironie et par son humour noir, trace un sombre portrait d’un Occident post-11 septembre sous la coupe de multinationales sans scrupule.
 

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 

Le roman écrit à la troisième personne peut s'apparenter à une autofiction puisque l'auteur révèle lui-même en entrevue qu'il s'est grandement inspiré de son expérience dans le domaine de la publicité pour écrire cette cynique fiction.

Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 

Narration à la troisième personne dont le centre focal est David Yates.