On ne peut pas parler véritablement de protagoniste pour cette oeuvre mais il y a un réel point de vue proposé sur les attentats par l'auteur. Ce point de vue part notamment du principe de décallage mis en place dans l'oeuvre.
Ce principe de décalage est mis en avant par la bande sonore d'une part, mais aussi par la présentation des unes des journaux. Sur cet immense fond blanc, les reproductions des unes, semblent minuscules. Seuls les images et quelques mots ressortent. Presque toujours les mêmes images et souvent les mêmes mots. Cette échelle figure peut-être la distance qui sépare l'auteur des attentats et dont l'oeuvre révèle le profond hiatus. Mais ce hiatus même dénonce la puissance de l'impact des attentats.
Le gazouillement des oiseaux peut renvoyer, dans cette même perspective, à l'atmosphère immédiate de la journée de l'auteur. Le 11 septembre 2001 a peut-être été pour lui, et pour de nombreuses personnes dans les provinces françaises, une journée calme et paisible ponctuée par ces gazouillements. Ce décalage montre la puissance de l'impact des attentats dans le monde occidental.
Loin de la "terreur" et "l'horreur" de New York que les unes des journaux rapporteront dès le lendemain, l'individu occidental, où qu'il soit, se voit rattraper par les événements. L'auteur peut suggérer ainsi que chacun, au plus profond de son quotidien, a pu être touché.