La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée ?:
Les événements sont présentés à la fois de manière générale à la fin du roman lorsqu’ils sont retransmis à la télévision, mais aussi, et surtout, de manière particularisée lorsqu’il est question de l’organisation du détournement des avions par Raouf, Athmane et leurs camarades.
Les événements sont-ils présentés de façon explicite?:
Les événements sont présentés de manière particulièrement explicite quant au processus d’embrigadement des martyrs, de l’organisation des attentats mais aussi de leur retransmission à la télévision. Le point de vue sur la temporalité des événements est à la fois antérieur puisque Raouf fait partie de ceux qui organisent et mettent en place les attentats durant de longs mois, mais aussi immédiat, puisqu'ayant refusé au dernier moment de monter dans l'avion, il assiste aux événements qui sont retransmis en direct à la télévision.Sa réaction face à l'attentat contre les tours demeure intrigante. Il ressent tout d'abord une certaine fierté, non pas idéologique, mais purement scientifique, en constatant que ses calculs sont parfaits tant la rapidité et la précision de l'action sont grandes. Ensuite, de retour chez lui, Raouf s'effondre et ne peut s'empêcher de pleurer. On comprend rapidement que ce n'est pas de la tristesse, mais un soulagement, il semble se sentir libéré des contraintes qu'il avait à subir lors de son embrigadement, mais libéré aussi de ses responsabilité quant au déroulement des attentats.
Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?:
Le point de vue sur les événements est tout à fait intéressant puisqu’il change en fonction du cheminement spirituel du narrateur. Tout d’abord occidental et assez éloigné de la religion, le point de vue du narrateur change alors que Raouf commence à voir en l’Amérique un ennemi de l’Islam, ce qui le pousse à s’impliquer davantage dans l’organisation des attentats. Le point de vue change une seconde fois à la fin du roman où le narrateur refuse de commettre ce qui est prévu et quitte subitement l’aéroport. C’est avec une grande tristesse, et coupable, qu’il assiste aux événements devant la télévision.