La page consacrée à John Ceprano sur le site du ARTproject présente cinq œuvres et un texte. Chacune des œuvres constitue une entrée en soit dans The ARTproject, mais la présentation de l’ensemble des œuvres de l’auteur permet d’avoir une autre lecture possible sur chacune. Les cinq œuvres présentées sont : Four heads rising, 6000 heads, Terrorists fly, The pain et Torn towers.
L’ensemble de ces œuvres est homogène, presque toutes sont constituées à partir d’encre et de crayon et représentent de formes graphiques rarement figuratives. De nombreux thèmes construisent également l’uniformité de cette page. Trois thèmes ou motifs reviennent dans presque toutes les œuvres : les têtes, les avions et la terreur.
Pour autant, deux choses sur cet ensemble sont à noter. D’une part, sur cinq œuvres seule une est proprement figurative : Terrorists fly, représentant deux avions de face au dessus de tours. Et, d’autre part, seule une œuvre travaille et est caractérisée comme utilisant des nouveaux médias : Four heads rising. Les autres sont définies comme « dessins et/ou gravures ».
Un autre point important à relever, c’est le processus particulier au ARTporject, qui permet aux artistes de revenir sur leurs œuvres envoyées en proposant une version nouvelle un an après, par exemple (voir le compte rendu sur The ARTproject, Artists Respond to Terrorism). John Ceprano a donné des versions nouvelles de trois des œuvres présentées : 6000 heads, Terrorists fly et The pain. Pour ces trois œuvres, l’artiste propose une version de 2001 et une version de 2002. Pour 6000 heads Cerpano a ajouté de la couleur à la première version noire et blanche du dessin. Pour Terrorists fly l’artiste garde toujours la même composition entre ses deux versions mais ajoute un lavis gris et change la tonalité des traits de crayons (de noire à brune). Enfin, pour The pain tout comme dans 6000 heads l’auteur a ajouté entre le version de 2001 et de 2002 de la couleur sur son dessin, notamment un rouge vif. Ces transformations sont emblématiques du projet auquel participe Ceprano avec ces œuvres, mais elles posent cependant beaucoup de questions. Pourquoi avoir modifié certaines œuvres et pas toutes? En 2001, mis à part Four heads rising déjà en couleur, l’ensemble des œuvres se décline en noir et blanc. Cette uniformité est cassée par les modifications apportées. De plus, ces couleurs mettent l’accent sur des éléments énigmatiques des compositions, notamment dans 6000 heads.