Los Angeles, de nos jours : sur une période de 36 heures, Crash entrecroise le parcours d'une quinzaine de personnages d'origines, de milieux et de professions diverses. Le tout débute un soir dans la ville, lorsque le procureur Rick Cabot (Brendan Fraser) et sa femme Jean (Sandra Bullock) se font voler, en pleine rue et à la pointe du fusil, leur véhicule par deux jeunes noirs (Laurenz Tate et Ludacris), qui travaillent pour un trafiquant de voitures volées. Un peu plus tard, un policier raciste, l'officier John Ryan (Matt Dillon), croit intercepter le véhicule volé et fait subir une fouille humiliante à l'épouse de son conducteur, un réalisateur de télé afro-américain (Terrence Dawshon Howard). Dégoûté par ce qu'il a vu, le partenaire du policier, une jeune recrue (Ryan Philippe), est dissuadé de porter plainte par son supérieur cynique, qui lui propose plutôt de trouver un prétexte pour faire ses rondes seul. Peu après, la femme du procureur, traumatisée, décide de faire changer les serrures de sa maison dès son retour chez elle, mais s'inquiète aussitôt que le serrurier hispano-américain engagé pour la tâche ne fasse partie d'un «gang» et ne profite de son travail pour cambrioler ses anciens clients. On apprendra pourtant que ce dernier (Michael Pena) est un honnête père de famille qui vient tout juste de s'installer dans un quartier tranquille de Los Angeles après qu'une balle perdue ait traversé la chambre de sa fille de six ans. Son métier l'emmènera par la suite dans le commerce d'un marchand iranien (Shaun Toub), homme doublement mal intégré dans sa culture d'adoption parce qu'il comprend mal l'anglais et que son origine l'expose à des commentaires racistes. Aussi, lorsque le serrurier explique au marchand iranien qu'il doit faire remplacer la porte arrière de son commerce, celui-ci croit qu'il veut l'escroquer, et lorsque son magasin est de nouveau saccagé par des vandales, il cherchera à retrouver le serrurier pour régler ses comptes avec lui. D'une rencontre de hasard et d'un malentendu — souvent explosif — à l'autre, Crash déploie un écheveau d'intrigues qui brosse un portrait des multiples visages que peut prendre l'intolérance, spécialement raciale, dans un milieu cosmopolite comme Los Angeles, lequel prend aisément l'allure d'un microcosme des tensions qui habitent la société états-unienne de l'après-11 septembre.