31 octobre 2008

Compter jusqu’à cent

Par Neli Dobreva
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 

New York : une cafétéria comme les autres. Deux filles : un papillon s’envole du sac de l’une d’entre elles et elle se rencontrent. Une rencontre ? Non ! Une rencontre imaginaire… Anaïs marche, elle parcourt la distance entre la station centrale de Montréal et une cafétéria à New York. Elle y est, depuis dix ans, depuis toujours, depuis que c’est arrivé. Elle a 19 ans.La protagoniste, une jeune femme qui passe du « je » de la narratrice au personnage incarné du récit, Anaïs, erre dans un espace atemporel. C’est un va-et-vient entre le « je » et les autres, et entre Montréal et New York. Ou plutôt Nous York, comme dans son souvenir d’enfance, quand elle avait sa maman et son papa. Le récit se poursuit ainsi, fusion de la réalité et du monde imaginaire de la narratrice. Les attentats du 11 septembre 2001 interviennent, comme pour interrompre, terminer et modifier l’histoire du personnage. Le 11 septembre 2001 surgit comme une nouvelle naissance, une blessure, un cri, hors champs et sans langue. Aucune langue maternelle, ni le français ni l’anglais, ne peut exprimer cette douleur. C’est un cri primaire, dans une autre langue, que la souffrance seule connaît. Comment écrire le viol ? Telle est la question que pose l’auteure. Comment évoquer cette intimité devant le Monde pour que sa perception soit universelle, que tout le monde comprenne ?Anaïs écrit son journal, elle brouille les pistes, elle ment, elle donne tout à voir. À son père ! À ses élèves ! À elle-même !Le roman est écrit selon le modèle de l’autofiction, faisant partager au Lecteur une douleur, celle des autres, mais aussi celle du 11 septembre 2001, en démontrant que, bien que partagée, la douleur reste une affaire de solitude, de subjectivité radicale, de nature humaine. Comme le pardon, la douleur peut-elle être partagée ?

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 

Roman, autofiction

Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 

Narration fragmentaire, entre le « je » de la narratrice et son personnage Anaïs. Jeux sur la temporalité