La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée ?:
La présence du 11 septembre est très souvent générique : les avions frappent les tours, des explosions s’ensuivent et la poussière déferle dans les rues de Manhattan. Certaines des illustrations offrent une vision symbolique des deux tours : par exemple, l’illustration en quatrième de couverture de Keyron Dwyer présente les deux tours remplies par les visages des victimes des événements, une illustration présentée sur deux pages présente une vue aérienne des décombres de l’attentat et la dernière illustration de l’ouvrage, de l’artiste Dave Johnson, montr le bas du corps de Batman sous lequel se déploie une ombre qui prend la forme des deux tours disparues où sont posées deux roses. Un des récits, intitulé Walking the Williamsburg Bridge to Work, de Mo Willems, représente les événements par une case où cinq personnages, qu'on suppose tournés vers le site des attentats, prennent un air abasourdi alors que l’un d’entre eux dit « …Can’t be… ». Un seul des récits aborde l’attaque sur le Pentagone. Dans The First Division, de Hilary Bader (scénario) et Sergio Cariello (dessins), un général perd la vie suite à l’explosion de l’avion et se fait accueillir au paradis par George Washington.
Les événements sont-ils présentés de façon explicite?:
Le 11 septembre est représenté différemment dans chacun des récits : de l’illustration unique de Klaus Janson où un personnage parlant au cellulaire se rue sur son balcon au moment où le premier avion entre en contact avec la première des Tours Jumelles, à celle de la page suivante où un sans-abri évoque la perte de certains de ses amis qui trouvaient un logis temporaire à proximité de Ground Zero et dont il déplore que leurs morts seront anonymes, en passant par le récit mentionné plus haut où la catastrophe se lit sur le visage des témoins, chaque artiste a trouvé une manière unique de représenter les événements, de manière explicite ou non. Aucun des récits n’anticipe les événements, mais plusieurs autres abordent les événements de manière rétrospective, notamment There were tears in her eyes de Sam Glanzman, où un grand-père peine à expliquer à son petit-fils ce qui s’est produit lors du 11 septembre, ou encore For Art’s Sake de Brian Vaughan (sécnario) et Pete Woods (dessins), dans lequel un père et un fils, tous deux dessinateurs de bande dessinée de super-héros, discutent de leur difficulté de poursuivre leur travail créateur alors que vient de se produire un événement inconcevable.Comme la publication de l’œuvre a eu lieu quelques mois seulement après les événements, l’attitude la plus courante est une certaine incrédulité doublée d’une incertitude quant à la suite des événements. Un message d’unité dans la population américaine est également transmis dans certains des récits, et il est on ne peut plus évident dans l’illustration de Lee Bermejo où Batman passe à côté d’un bâtiment où sont suspendus de nombreux drapeaux américains.Moyens de transport représentés: Outre la présence des avions transformés en engins terroristes, les moyens de transport ne sont présents que lorsque des ambulances se ruent vers les lieux des attentats.Moyens de communication représentés: Les médias sont beaucoup moins présents que dans le premier volume et c’est la télévision qui est à l’honneur, alors que passent en boucle dans l’écran cathodique des images des événements.
Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?:
Certains des récits présentent des personnages situés à une bonne distance des événements alors que d’autres présentent des pompiers et des ambulanciers en action ou encore des victimes apercevant un des avions se diriger vers leur bureau de travail. Aucun des récits ne met en scène les terroristes, qui sont parfois mentionnés au passage dans les propos des protagonistes mais sur lesquels on s’attarde peu. Parfois, la distance entre les événements et le protagoniste principal est cruelle : ainsi, le premier récit de l’ouvrage, intitulé Unreal, présente un Superman qui, après avoir énuméré une partie de ses capacités surhumaines, déplore qu’aucune d’entre elles ne lui permet de franchir la frontière entre son univers de fiction et la réalité afin de pouvoir empêcher les vraies catastrophes de se produire.