20 novembre 2007

Flight 93

Par Jean-Philippe Gravel
Présentation de l'œuvre
Ressource bibliographique: 
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Film réalisé en 2005 et diffusé une première fois le 30 janvier 2006 sur la chaîne américaine A & E, Flight 93 se veut la reconstitution des événements entourant l’échec du quatrième attentat, le matin du 11 septembre, dont la cible était la Maison Blanche. Il relate les réactions des passagers et leurs efforts pour mettre en échec la mission-suicide de leurs ravisseurs. Le film porte une attention particulière aux échanges téléphoniques entre certaines victimes et leurs proches, exploitant le potentiel mélodramatique de la situation. Contrairement à l’approche clinique de United 93 de Paul Greengrass, Flight 93 tend à employer des caractérisations types et des situations convenues pour atteindre la catharsis du spectateur. Les efforts de coordination et d’intervention entre les divers organismes de sécurité mobilisés ce jour-là ne constituent que l’arrière-plan d’une situation que le film présente essentiellement sous l’abord d’une grande tragédie humaine.

Précision sur la forme adoptée ou le genre: 

Long-métrage de fiction, «basé sur des faits vécus», dont la forme s’apparente au film catastrophe et au docu-fiction.

Précision sur les modalités énonciatives de l'œuvre: 

Déroulement chronologique. Narration hétérodiégétique à focalisation externe et points de vue multiples. Emploi de sous-titres pour traduire quelques dialogues en arabe, ainsi que pour indiquer l’heure et le lieu de certaines scènes. Musique empathique composée pour le film. Un bref flashback subjectif, évoquant l’entraînement d’un terroriste au pilotage.

La facture visuelle se rapproche du cinéma direct, par son utilisation fréquente de la caméra à l’épaule, de zooms brusques, etc., mais cet effet de réalisme et de «direct» entre en contradiction avec l’ubiquité de la caméra, la variation extrêmement nombreuse des points de vue (tant au sol que dans l’avion) qu’organise le montage. Le film tente plus ou moins adroitement d’équilibrer ce qui serait l’exploitation du caractère terrifiant de la situation et un certain recours à l’emphase dramatique afin de favoriser l’identification émotive des spectateurs avec des personnages passablement typés (mère ou épouse inquiète, mari aimant, etc.)